Une communauté d’apprentissage
pour favoriser le bien-être à l’école

À la suite du projet d’ateliers sur le bien-être en classe mis en place par une enseignante et ayant suscité l’intérêt des autres enseignantes, l’instigatrice du projet PEP (Programme d’éducation positive), Julie Bazinet, a voulu soutenir ses collègues pour leur permettre de prendre en charge la création et l’animation de leurs propres activités sur le bien-être en fonction de leurs intentions pédagogiques. Dans cette optique, la commission scolaire des Hautes-Rivières a soutenu la mise en place d’un projet de recherche-action sous forme de communauté d’apprentissage (CA) au sein de l’école Jean XXIII, située à Ange-Gardien.

« Les enseignantes vivaient les activités, mais n’étaient pas outillées pour en créer elles-mêmes. C’est là qu’on a pensé mettre en place une communauté d’apprentissage pour développer chez elles un savoir-agir compétent qui permet d’intégrer ces activités à leur vie de classe de manière harmonieuse. » –  Julie Bazinet, conseillère pédagogique (enseignante à l’origine du projet).

Le projet en un clin d’oeil

Le projet mis en place combine trois pôles : la recherche, la formation et l’action. Le pôle recherche prend forme à travers le bilan annuel (sondages remplis par les enseignantes et entretiens réalisés avec celles-ci) et la documentation des activités produites. Le pôle formation, pour sa part, se traduit par les rencontres des membres de la CA, les capsules théoriques présentées, les exercices réflexifs effectués, les échanges de pratiques entre les membres, le temps de planification d’activités éducatives et l’accompagnement individuel.

« Pour le pôle « formation », le but est de permettre aux enseignantes participantes de s’approprier les concepts de psychopédagogie du bien-être pour qu’elles soient capables de les appliquer en classe avec un certain pouvoir d’agir sur la façon de le faire. » – Brigitte Gagnon, conseillère pédagogique.

Finalement, c’est à travers l’application concrète des concepts vus lors des rencontres et la mise en place d’activités dans leur classe que les enseignantes réalisent le pôle action.

La communauté d’apprentissage, qui se réunit 5 fois par année, est composée de cinq enseignantes, de deux conseillères pédagogiques, d’une chercheuse et de la directrice de l’école. Les enseignantes créent et expérimentent les activités en lien avec les concepts vus lors des rencontres en communauté. Pour ce qui est de l’équipe d’encadrement, les conseillères pédagogiques, la chercheuse et la direction sont chargées de planifier les rencontres de la CA, les collectes de données, les diffusions d’informations ainsi que les capsules théoriques, et elles sont responsables de soutenir les enseignantes dans leurs réflexions en approfondissant et en documentant les concepts théoriques utilisés. De plus la direction, prévoit les périodes de libération des participantes et s’assure de la cohérence entre le projet et la vision de l’école.

 « Le but du projet est de développer un « agir compétent » chez les enseignantes, ce qui permettra et aux élèves de mieux connaitre et de mieux utiliser leurs forces, d’engranger des émotions positives et d’utiliser des stratégies gagnantes pour éprouver du bien-être à l’école et à la maison. » – Nancy Goyette, chercheuse en sciences de l’éducation.

Au cours de l’année scolaire, les enseignantes et la direction partagent l’objet de leur travail à leurs collègues ne faisant pas partie de la communauté d’apprentissage parce que les actions des membres de cette communauté s’inscrivent dans le cadre du projet éducatif de l’école. De plus, ces dernières ont créé un répertoire de ressources virtuelles disponible à l’ensemble de l’équipe école.

« Les représentantes partagent ce qui se vit dans la CA avec l’ensemble de l’école. Par exemple, nous organisons une semaine thématique sur la gentillesse, qui est l’un des thèmes associés au bien-être à l’école. La communauté développe des ressources qu’elle rend disponibles à l’ensemble des enseignants. » – Marie-France Ricard, directrice de l’établissement.

Les défis et les bons coups

Bien que la CA ne soit constituée que d’un groupe restreint d’enseignantes, arrimer les horaires de toutes représente probablement le plus grand défi du projet. Combiner les rencontres collectives (pour poursuivre les objectifs communs) et l’accompagnement individuel des enseignantes (pour soutenir leur projet individuel) constitue un important défi en matière de logistique.

Aussi, comme le thème central de la communauté porte sur le bien-être, participer à cette communauté demande une ouverture à parler de soi et à prendre conscience de ses forces personnelles. Les enseignantes qui s’engagent dans une telle démarche doivent accepter d’expérimenter sur elles-mêmes ce qu’elles demanderont aux élèves, ce qui  représente un défi de taille. L’instauration d’un climat de confiance et de bienveillance est de mise pour la réalisation de ce projet.

L’utilisation des connaissances issues de la recherche

Le projet est mené en collaboration avec Mme Nancy Goyette, chercheuse à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), spécialiste du phénomène du bien-être en enseignement. Mme Goyette contribue, entre autres, au projet en partageant des connaissances issues de la recherche en psychologie positive mais aussi en documentant le processus de développement professionnel de chaque enseignante qui favorise des approches pédagogiques axées sur le bien-être de leurs élèves. Un projet de recherche qualitative financé dans le cadre d’une subvention institutionnelle de l’UQTR (FIR 2017-2018) a permis de circonscrire le profil des enseignantes et a fait l’objet de différentes diffusions scientifiques.

En plus des connaissances issues de la recherche qui émergent et sont documentés par des méthodologies scientifiques, des savoirs professionnels sont aussi créés et partagés dans des colloques professionnels et revues professionnelles.

Un regard sur la réflexion

Les acteurs du projet s’appuient sur une variété de recherches en psychologie positive et ont, adopté une théorie du bien-être basée sur l’utilisation des forces de caractère (Peterson et Seligman, 2004) et sur les cinq composantes suivantes : développer des relations positives avec les gens, susciter des émotions positives, avoir des lieux d’accomplissement et de réussite, trouver du sens à ce qu’on fait et susciter l’engagement (Seligman, 2011). Cette théorie est celle adoptée dans d’autres projets portant sur le bien-être à la commission scolaire des Hautes-Rivières, ce qui assure une cohérence et un langage commun parmi le personnel de cette organisation.

Le projet en est actuellement à sa troisième année de mise en œuvre et les résultats semblent positifs. En effet, les acteurs du milieu scolaire notent, entre autres, une augmentation des marques de gratitude, de meilleures réactions face aux difficultés et une diminution des problèmes dans les relations interpersonnelles.

Ce projet d’une durée de trois ans arrive à son terme. Les acteurs de cette communauté d’apprentissage ont pour objectif de diffuser auprès de leurs pairs et de la communauté éducative le fruit de leurs découvertes.


Personne-ressource de l’école:

  • Brigitte Gagnon, conseillère pédagogique (brigitte.gagnon@csdhr.qc.ca)

Personnes impliquées dans le projet:

  • Les enseignantes: Maude Williams, Martine Généreux, Sonia Fortin, Marie-France Chênevert, Nicole Dubé

 L’équipe d’encadrement:

  • Marie-France Ricard, directrice d’établissement
  • Julie Bazinet, conseillères pédagogiques – Commission scolaire des Hautes-Rivières
  • Brigitte Gagnon, conseillères pédagogiques – Commission scolaire des Hautes-Rivières
  • Nancy Goyette, professeure et chercheuse – Université du Québec à Trois-Rivières

 

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Brigitte Gagnon
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