Une réalisation du :
Une réalisation du :
Depuis trois ans, l’équipe enseignante de l’école Cyrille-Brassard a constaté une augmentation importante du nombre d’élèves présentant des facteurs de vulnérabilité dès leur entrée à l’école tels que les difficultés d’attention et de concentration, de l’anxiété, des difficultés de gestion de leurs émotions, etc.
« Les enseignants ont déterminé que nous avions près de 40 % des élèves qui présentaient un TDAH ou des manifestations d’inattention. Le sujet a souvent été abordé lors de diverses rencontres, et ce qui ressort toujours est le manque de moyen d’intervention sur ces aspects. » – Sylvie Gagnon, directrice de l’établissement.
L’an dernier, la formation que l’orthopédagogue de l’établissement a suivie concernant les fonctions exécutives, notamment sur le lien entre ces habiletés chez les enfants et la réussite à l’école, a amené celle-ci à vouloir aller de l’avant. Elle a inspiré Mme Sylvie Gagnon, la directrice de l’école Cyrille-Brassard, dans la mise en œuvre d’un projet de formation des enseignants qui leur permettrait de connaître ce que sont les fonctions exécutives et la façon de soutenir leur développement en classe, ainsi que dans la mise sur pied d’une communauté d’apprentissage professionnel (CAP); celle-ci guiderait l’équipe dans l’ajustement de ses pratiques enseignantes pour miser sur des interactions et des stratégies favorisant l’acquisition des habiletés associées aux fonctions exécutives.
« Nous avons rapidement vu l’opportunité de trouver enfin un moyen efficace d’aider les élèves à mieux apprendre en agissant sur les facteurs de vulnérabilité dès leur entrée à la maternelle. » – Sylvie Gagnon, directrice de l’établissement.
Le projet a débuté par une offre de formation des enseignants, des spécialistes et des professionnels de l’école, de la technicienne en éducation spécialisée (TES), ainsi que de la directrice. Pour répondre aux besoins spécifiques de leur milieu, une formation a été préparée par l’orthopédagogue Annick Pelletier de la clinique Optineurones, au sujet des fonctions exécutives et plus particulièrement dans une approche visant leur développement par les jeux de société. Les parents de l’école ont aussi été invités à assister à deux soirées de formation.
Mme Gagnon a ensuite formé un comité composé d’une représentante de chaque cycle et de chaque catégorie de personnel, soit une enseignante à l’éducation préscolaire, une enseignante de chacun des trois cycles du primaire, une TES, une agente en réadaptation, deux orthopédagogues ainsi qu’une stagiaire en orthopédagogie et une en enseignement pour travailler avec elle sur l’avancement de leur réflexion et de la mise en place d’actions concrètes.
Le travail entre les membres du comité a pris la forme d’une CAP. Tous se sont rencontrés à six reprises. Parallèlement aux activités de la CAP, des membres ont été libérés pour travailler en sous-groupes afin de préparer des leçons pour former les autres enseignants sur des sujets plus pointus du fonctionnement du cerveau et des fonctions exécutives ― gestion du stress, contrôle émotionnel, vitesse de travail, attention dirigée ―, ainsi que pour mettre au point le matériel pédagogique les soutenant.
« Entre chaque étape, le comité se réunissait, et les sous-groupes présentaient leurs travaux. Nous réajustions le contenu au fur et à mesure et nous nous assurions d’être bien arrimés sur le plan du contenu, du vocabulaire et des visuels utilisés. » – Sylvie Gagnon, directrice de l’établissement.
Selon la directrice, le plus grand défi affronté a été de « morceler et de vulgariser le contenu de la formation » reçue au tout début du projet et constituant la base de celui-ci. Effectivement, il a fallu effectuer un grand travail d’appropriation et de vulgarisation des connaissances afin de maîtriser les aspects théoriques de la formation et d’en dégager les informations essentielles avant de parvenir à expérimenter des éléments auprès des enfants. L’uniformisation et la production d’outils ainsi que le déploiement du plan d’enseignement permettant le respect de l’échéancier pour que le projet se déroule aisément ont aussi demandé beaucoup d’énergie.
« Ce fut un énorme défi pour moi de structurer, de diriger, d’animer et de résumer les rencontres. Il y a eu un tâtonnement nécessaire à faire pour nous approprier le contenu de la formation. Ensuite, le travail de traduire les informations dans un plan de leçon explicite a nécessité un travail cognitif énorme. Nous avons dû structurer le projet sur deux ans. » – Sylvie Gagnon, directrice de l’établissement.
Grâce à ces efforts déployés, l’avancement du projet et les résultats observés jusqu’à maintenant sont encourageants, tant pour les enseignantes que pour les enfants. La fierté des membres du comité du projet les a poussés à en faire la promotion dans l’école, ce qui a permis l’adhésion de tous.
« Jusqu’à présent, la qualité du travail effectué par le comité est impressionnante, et tous en sont très fiers. Les membres du comité sont reconnus par leurs collègues, et cette reconnaissance contribue au développement de leur sentiment d’efficacité personnel et de leur motivation. Les réactions et le grand intérêt des élèves pour le sujet est aussi de grandes sources de satisfaction pour l’équipe de travail. » – Sylvie Gagnon, directrice de l’établissement.
Un ensemble de connaissances issues de la recherche sur le sujet des fonctions exécutives a d’abord été transmis lorsque l’équipe a participé à la formation structurée. Ensuite, divers travaux de recherche portant sur des pratiques pédagogiques dans le développement des fonctions exécutives, tels que les travaux de John Hattie, ont guidé les membres dans leurs réflexions, leurs échanges de même que les actions et les décisions qu’ils ont été amenés à réaliser et à prendre tout au long du projet.
« Les enseignantes ont été formées afin de pouvoir intervenir directement auprès des élèves qui présentent des facteurs de risque. Nous savons maintenant, grâce à la recherche, que les enfants qui arrivent à l’école avec des fonctions exécutives bien développées sont moins à risque d’éprouver des difficultés. » – Sylvie Gagnon, directrice de l’établissement
Aussi, pour aller plus loin dans le développement des connaissances sur les pratiques, Mme Gagnon souhaite se joindre à une équipe de recherche qui réaliserait une démarche de validation des pratiques éducatives mises en œuvre par son équipe dans l’école et ainsi poursuivre dans cette voie.
Depuis le début de l’année, pour être en cohérence avec l’approche du développement des habiletés liées aux fonctions exécutives par les jeux, l’équipe a décidé d’accorder une place plus grande à l’apprentissage par le jeu et de retirer les devoirs, en donnant ainsi plus de temps aux familles pour s’adonner après l’école à des activités diversifiées.
« Ce qui serait intéressant, ce serait de pouvoir bénéficier d’une démarche de recherche pour évaluer l’efficacité et les impacts du projet. » – Sylvie Gagnon, directrice de l’établissement.
Le projet est en cours de réalisation. La directrice de l’établissement dit avoir « hâte de voir les impacts concrets ». En effet, la prochaine étape du projet consiste à travailler directement avec des chercheurs pour évaluer le projet et l’approche mise en place. L’équipe aimerait aussi pousser la démarche plus loin pour développer des interventions destinées aux élèves éprouvant des difficultés.
Commission scolaire des Chênes
Personne-ressource :
Sylvie Gagnon
sylvie.gagnon@csdeschenes.qc.ca
Politique de confidentialité | © 2016 Le CTREQ - RÉU-CIR - Tous droits réservés
