Pour faire face aux résultats décevants au regard de la qualification et du taux de diplomation des élèves, la directrice de l’école au Cœur-des-Monts a décidé d’unir les membres de son équipe-école afin d’entreprendre un projet de réflexion collective visant à bonifier leurs pratiques professionnelles. Ces derniers ont manifesté le souhait de travailler en équipes collaboratives autour du soutien à apporter aux élèves au regard du développement de leurs compétences en littératie.
Enseignants et enseignantes, orthopédagogues, éducatrices et éducateurs en service de garde, tout le monde s’est impliqué dans le projet!
« J’ai décidé de me remettre en action lorsque je n’ai pu répondre à la question suivante : « Depuis quand la pédagogie n’est-elle plus une priorité dans mes actions quotidiennes? » Question qui fait mal quand tu dis avoir la réussite des élèves à cœur. Imaginez le tsunami! »
– Annie Parenteau, directrice de l’établissement.
Le projet a pris la forme de communautés d’apprentissage professionnelles (CAP).
« Les équipes souhaitaient travailler en équipes collaboratives, avoir des temps pour lire, pour réfléchir à leurs approches pédagogiques et aux actions à poser pour faire progresser les élèves. »
– Annie Parenteau, directrice de l’établissement.
Une fois par mois, les professionnels de l’école se réunissaient en différentes équipes pour travailler et réfléchir ensemble. Ils étaient parfois accompagnés d’un professionnel de recherche (Roger Prud’Homme, Université du Québec en Outaouais) ou d’une professionnelle de recherche (Marie-Julie Godbout, Université du Québec à Montréal). Lors de ces rencontres, les acteurs échangeaient autour des lectures (scientifiques et professionnelles) et travaillaient à partir des productions des enfants auxquels ils souhaitaient apporter du soutien.
Ensemble, ils ont solidifié leurs connaissances liées aux savoirs essentiels en lecture et à l’enseignement de la compréhension en lecture. Ils se sont approprié les fondements théoriques et les outils construits par les milieux de recherche et ont réalisé les ajustements nécessaires pour répondre aux besoins spécifiques de leurs élèves.
Chaque équipe de travail partageait ses réflexions avec les autres collègues afin que ces derniers puissent également s’approprier les outils développés et les réflexions menées. Dans l’école, chaque intervenant a ainsi eu le temps de réfléchir, d’essayer des façons de faire, de réaliser des erreurs et de vivre des bons coups!
Le plus grand défi rencontré a été de trouver des données et des lectures permettant de répondre à leurs besoins spécifiques.
« La plus grande difficulté n’a pas été de mobiliser mon équipe, j’étais tellement confiante des raisons qui motivaient mes changements de pratique professionnelle, ça a été d’avoir accès à des données qui répondaient à nos besoins. » – Annie Parenteau, directrice de l’établissement.
Le leadership et l’enthousiasme de la directrice ont été contagieux et lui ont permis de mobiliser toute son équipe pour faire de la réussite de chaque enfant un projet commun et pour replacer la pédagogie au cœur des préoccupations.
Pour les membres de cette équipe-école, l’un des secrets de la réussite du projet de réflexion collaborative a été de se donner du temps pour réfléchir et pour travailler ensemble.
« Travailler en équipe collaborative fera toujours partie de mes pratiques mais, pour y arriver,
il faut mettre à l’horaire les rencontres dès le début de l’année et ne pas les déplacer. »
– Annie Parenteau, directrice de l’établissement.
Tout au long du projet, l’équipe-école a utilisé les connaissances issues de la recherche comme des outils lui permettant d’atteindre ses objectifs. Les membres de l’équipe ont consulté des ouvrages, ainsi que des articles scientifiques et professionnels. Ils ont également participé à des formations et ils ont reçu le soutien personnalisé de professionnels de recherche.
La réussite du projet tient au fait que la démarche réflexive a été ancrée dans les besoins du milieu, s’appuyant avant tout sur l’expertise des professionnels de l’école. Ceux-ci ont mobilisé ces ressources scientifiques tant pour organiser leur travail collaboratif que pour mener la réflexion concernant leurs pratiques d’enseignement.
L’équipe de l’école au Cœur-des-Monts recommande trois références pour soutenir la mise en place de CAP dans une école :
Ce projet a mené les membres de l’équipe-école vers un changement de culture. L’introduction d’une « culture de données » leur permet aujourd’hui de travailler autour de données précises (avec des noms d’élèves) et de suivre le développement de chaque jeune pour le faire progresser.
Le projet s’inscrit dans une perspective qui vise à intervenir tôt afin de réduire les écarts entre les élèves. Des données sont recueillies, dès le préscolaire, lors de l’apprentissage de la lecture. L’analyse des méprises lors des entretiens de lecture et l’enseignement explicite des stratégies de lecture ont permis aux enseignants d’organiser leur soutien selon le modèle « Réponse à l’intervention » (RAI) et de dresser un profil de la situation de chaque élève afin de déterminer, dès son arrivée à l’école, l’aide dont il avait besoin.
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Commission scolaire de Saint-Hyacinthe
Personne-ressource :
Annie Parenteau
annie.parenteau@cssh.qc.ca