Former des enseignants pour surmonter les obstacles à l'apprentissage des mathématiques

La commission scolaire du Fleuve-et-des-Lacs regroupe de nombreuses écoles primaires et secondaires, dont les deux tiers sont classées par le MEES comme étant défavorisé. Lorsque les Services éducatifs ont constaté le haut taux d’élèves à risque en mathématiques, ils ont décidé d’offrir un accompagnement et de la formation aux enseignants concernés du primaire et du 1er cycle du secondaire dans le cadre d’un projet de recherche-action (Chantier 7).

« Le fait de créer une synergie et un mouvement de mobilisation collective a été important pour s’interroger sur la possibilité de réaliser une transition d’une pédagogie de l’évaluation vers une pédagogie de l’enseignement. » – Micheline Dubé, conseillère pédagogique en mathématiques au primaire.

Le projet en un clin d’oeil

Dans le cadre du programme de recherche visant à soutenir la formation continue du personnel scolaire (Chantier 7), la Commission scolaire du Fleuve-et-des-Lacs et Mme Lucie DeBlois, chercheuse en didactique des mathématiques à l’Université Laval ont mis en place un projet visant à améliorer la réussite des élèves en mathématiques. Pour ce faire, ils ont misé sur l’apport de la recherche pour susciter l’amélioration des connaissances des enseignants en ce qui concerne leur compréhension du développement du raisonnement mathématique de leurs élèves, notamment par l’identification des obstacles que peuvent rencontrer les élèves durant leur apprentissage. Ils souhaitaient, en outre, développer une vision commune du continuum d’apprentissage en mathématiques et favoriser un accroissement de l’usage des connaissances issues des diverses recherches en didactique des mathématiques pour enrichir les pratiques pédagogiques.

Tout au long du processus, la chercheuse et son équipe ont pu soutenir les enseignants et les directions d’établissements dans l’utilisation des connaissances issues de la recherche et dans la transformation des pratiques d’enseignement en leur offrant des occasions de formation ajustées à leurs besoins. Dans la mise en œuvre de ce projet, chaque acteur avait un rôle distinct à jouer. La chercheuse, en collaboration avec des étudiants des cycles supérieurs, planifiait chacune des journées de formation en fonction des préoccupations identifiées par les acteurs du milieu scolaire.

« La collaboration entre Mme DeBlois et l’équipe de la C.S. du Fleuve-et-des-Lacs a permis d’identifier les besoins de formation en enseignement des mathématiques dans notre milieu. » – Micheline Dubé, conseillère pédagogique en mathématiques au primaire.

Les enseignants, eux, étaient invités à expérimenter de nouvelles pratiques mais également à les analyser, avec le soutien de la chercheuse, afin de repérer les conditions contribuant à les rendre pertinentes, comme en témoigne l’affiche portant sur «Les conditions gagnantes»

Pour sa part, la conseillère pédagogique de la commission scolaire participait au projet afin de s’assurer de la cohérence du travail réalisé par l’ensemble des équipes-écoles et afin de pouvoir, à la fin du projet, continuer de soutenir les enseignants. Les directions d’établissements et les Services éducatifs ont, quant à eux, contribué à rendre le projet possible sur le plan administratif, notamment en libérant les enseignants impliqués dans le projet soit pour qu’ils créent des communautés de pratiques permettant de discuter de situations d’apprentissage, soit pour qu’ils élaborent des capsules pédagogiques, qui sont en ligne sur le site de la commission scolaire.

Bien que le projet de recherche soit maintenant achevé, les enseignants poursuivent leur démarche réflexive. Ils continuent de consulter des articles et des ouvrages scientifiques et professionnels pour poursuivre la démarche d’amélioration continue de leurs pratiques d’enseignement.

Les défis et les bons coups

Les principaux défis rencontrés concernaient les changements fréquents de personnel et la grande superficie de la commission scolaire qui constituait un obstacle à la concertation entre enseignants.

« Les défis étaient liés aux mouvements fréquents de personnel (manque de suivi) et à la grande superficie de notre Commission scolaire qui provoquait l’isolement et qui rendait difficiles l’échange, la validation ou la discussion des pratiques au quotidien. » – Micheline Dubé, conseillère pédagogique en mathématiques au primaire.

Enfin, bien que le projet, se déroulant sur trois ans, ait permis aux enseignants de modifier leur pratique à leur rythme, ils auraient apprécié avoir plus de temps pour s’approprier le contenu théorique abordé et pour réorganiser leur pratique en fonction de ce contenu.

Pour ce qui est des réussites du projet, la grande disponibilité de la chercheuse lui a permis de construire une relation de confiance avec les acteurs des milieux scolaires et a permis de faciliter la communication entre elle et ces acteurs.

« Notre chercheuse était très disponible pour répondre à toutes nos questions soit par appel vidéo, soit par courriel. » – Micheline Dubé, conseillère pédagogique en mathématiques au primaire.

 

L’utilisation des connaissances issues de la recherche

Les travaux de recherche en didactique des mathématiques ont alimenté les discussions entre la chercheuse et les enseignants. Ils ont aussi soutenu une coconstruction des pratiques d’enseignement qui tiennent compte à la fois des résultats de recherche, du programme de formation du MEES et des besoins des enseignants et des élèves de la commission scolaire.

« Nous utilisons les connaissances issues de la recherche, car notre projet a été guidé tout au long de ces trois années par une chercheuse expérimentée. »Micheline Dubé, conseillère pédagogique en mathématiques au primaire.

Un regard sur la réflexion

Les formations dont ont bénéficié les acteurs des milieux scolaires ont permis d’aborder plusieurs thématiques, dont le développement des relations logico-mathématiques dans les problèmes proposés aux élèves et l’analyse des besoins particuliers des classes. À la suite des formations, les enseignants planifiaient une situation d’enseignement-apprentissage en précisant les liens avec la progression des apprentissages. Ils étaient invités à anticiper les erreurs des élèves afin de planifier des interventions qui puissent s’ajuster aux besoins de chacun.

Le projet porte fruit, le taux d’élèves à risque ayant diminué et les Services éducatifs continuent de suivre les résultats des élèves en mathématiques.


Personne-ressource de la commission scolaire:

  • Micheline Dubé, conseillère pédagogique en mathématiques au primaire (dubemi@csfl.qc.ca)

Personnes impliquées dans le projet:

  • 152 enseignantes et enseignants
  • Nancy Couture, directrice des Services éducatifs
  • Lucie DeBlois, professeure titulaire et chercheuse – Université Laval
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Micheline Dubé
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