Un projet de formation des enseignants axé sur la pédagogie et le suivi des élèves

Afin d’encourager la persévérance et la réussite scolaires, Jean-François Garneau, conseiller pédagogique à la Commission scolaire des Premières-Seigneuries, a décidé de mettre sur pied, en collaboration avec Sylvie Barma, professeure-chercheuse à l’Université Laval, un projet de formation des enseignants axé sur la pédagogie et, surtout, sur le suivi des élèves.

« On s’est rapidement rendu compte dans nos recherches et lors de nos échanges avec les enseignants que si on voulait favoriser davantage la réussite scolaire, c’était sur le suivi des élèves qu’on devait miser! » – Jean-François Garneau, conseiller pédagogique à la Commission scolaire des Premières-Seigneuries.

L’approche privilégiée dans le cadre de ce projet de formation des enseignants a été la formation par les pairs.

La démarche en un clin d’oeil

Le projet a débuté en 2009. Deux enseignants enthousiasmés par le projet ont été libérés et se sont joints au conseiller pédagogique et à la chercheuse. Ensemble, ils ont développé des formations et des outils de travail permettant aux enseignants de planifier des cours intéressants et motivants pour les élèves, mais aussi d’assurer un suivi auprès de ces derniers, deux facteurs importants dans la persévérance et la réussite scolaires.

Ce sont les enseignants impliqués dans le projet qui ont donné ces formations à leurs collègues, le but étant d’augmenter l’impact sur ceux-ci, de favoriser leur développement professionnel et de valoriser le travail enseignant.

« Le meilleur agent multiplicateur pour les enseignants réfractaires, c’est un autre enseignant, pas un conseiller pédagogique. » – Jean-François Garneau, conseiller pédagogique. 

Le rôle du conseiller pédagogique a été de soutenir les enseignants formateurs ainsi que d’accompagner les enseignants formés dans la mise en place des nouveaux dispositifs en classe. Le rôle de la chercheuse a été de puiser dans les connaissances issues de la recherche pour guider les enseignants formateurs, pour alimenter les discussions et pour développer des formations et des outils efficients. Les résultats de l’analyse des données furent partagés avec les enseignants et le conseiller pédagogique et ont permis d’identifier des tensions qui se révélèrent un tremplin pour mettre en place l’innovation pédagogique. L’extrait d’entretien suivant témoigne de l’impact de la collaboration après sept ans :

Chercheur ? Il y a donc un changement de culture dans votre école?
Enseignante: Oui, vraiment.
Conseiller pédagogique: Un changement de culture à l’école.
Enseignante: C’est également vrai pour les techniciens de laboratoire.
Conseiller pédagogique : De nos jours, il existe une masse critique d’enseignants qui ne veulent pas revenir en arrière et collaborent les uns avec les autres.

Le projet est toujours en cours et bénéficie encore de financement pour la libération des enseignants. L’équipe est actuellement en train de concevoir une nouvelle formation pour cette année et elle voit à apporter certains ajustements au projet.

« Ça ne sera jamais vraiment terminé; il va toujours y avoir des choses à améliorer et à faire. » – Jean-François Garneau, conseiller pédagogique. 

L’équipe voit également à partager ce qu’elle a créé dans le cadre de la démarche entreprise. Par exemple, les outils et les formations qu’elle a mis sur pied sont mis à la disposition des enseignants de plusieurs commissions scolaires à travers le Québec. De plus, l’équipe a écrit quelques articles sur le projet et a participé à des congrès.

Les défis et les bons coups

Au départ, il a été difficile pour les enseignants impliqués dans le projet de former leurs collègues et d’être ouverts à la critique. Or, avec le soutien du conseiller pédagogique, les enseignants ont pu surmonter ces difficultés et ils sont aujourd’hui considérés comme étant des leaders pédagogiques au sein de leur établissement.

« Un processus d’amélioration et de prise de conscience s’est enclenché chez les enseignants formateurs. Le fait de former les autres enseignants leur a amené un sentiment de valorisation. »– Jean-François Garneau, conseiller pédagogique.

Au moins deux autres bons coups du projet méritent d’être soulignés, selon le conseiller pédagogique, soit le fait que les enseignants aient réussi à apporter des changements à leur pratique et le fait qu’ils aient établi un véritable climat d’entraide et de partage au sein de leur établissement respectif.

« L’accroissement de la collaboration et de la communication entre les enseignants, c’est une grande réussite du projet. Les enseignants sont désormais dans un modèle décloisonné de partage. Ça devient de la co-construction. Ils trouvent que le suivi que ça apporte est payant! » – Jean-François Garneau, conseiller pédagogique.

Le conseiller pédagogique considère cependant que les améliorations et les changements effectués sont encore fragiles pour l’instant. Selon lui, cela nécessite plusieurs années avant que de nouvelles pratiques soient solidement implantées dans la culture d’une école.

L’utilisation des connaissances issues de la recherche

La chercheuse a apporté un regard extérieur très important dans le cadre de ce projet, notamment pour le développement des formations et des outils. En outre, elle a su guider les enseignants en les amenant à se poser les bonnes questions et en leur soumettant certaines suggestions à la suite de ses multiples observations en classe.

« La chercheuse pose des questions, amène des réflexions, mais elle ne juge pas. Juste ça, ça fait toute la différence. » – Jean-François Garneau, conseiller pédagogique.

Mme Barma a par ailleurs été la pourvoyeuse des connaissances issues de la recherche qui ont alimenté les discussions et les réflexions des participants et qui ont constitué la base des formations.

Si les acteurs du projet se sont appuyés sur la recherche, ils ont également contribué à son avancement de par la création de nouvelles connaissances qu’ils ont permise.

Un regard sur la réflexion

Ce projet de formation des enseignants a eu des impacts positifs non négligeables. Il a entre autres créé un réseau de collaboration entre les enseignants et de diverses écoles au sein de la commission scolaire et de diverses disciplines notamment en sciences, en mathématiques et en anglais. Par ailleurs, il a entraîné une hausse considérable du taux de réussite dans les classes participantes.


Personne-ressource de la commission scolaire:

  • Jean-François Garneau,  professionnel à la pédagogie au secondaire Science & technologie
    (jean-francois.garneau@csdps.qc.ca)

Personnes impliquées dans la démarche:

  • Sylvie Barma, professeure titulaire et chercheuse – Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage – Université Laval
  • Technicien en travaux pratiques
  • Enseignants
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