Une démarche d'accompagnement du développement professionnel des enseignantes de la maternelle 4 ans

Le directeur des services éducatifs de la commission scolaire avait confié un mandat clair d’accompagnement pour soutenir le déploiement des pratiques pédagogiques de qualité chez les enseignantes de la maternelle 4 ans. Dès leur entrée en fonction, les conseillères pédagogiques Caroline Rouleau et Marie-Isabelle Caissie se sont mobilisées afin de développer une vision commune de l’ensemble des services à l’éducation préscolaire offerts dans leurs établissements. La mise en œuvre d’une communauté de pratique (CoP) soutenue par deux chercheuses, Monica Boudreau et Julie Melançon de l’Université du Québec à Rimouski (campus de Lévis), s’est avérée être un premier moyen privilégié pour atteindre leurs objectifs.

« On avait tout à développer. […] On se disait que le moment et le nombre de participantes étaient idéaux pour la mise en place d’une communauté de pratique qui allait se perpétuer dans le temps. Il fallait profiter du fait qu’il y avait des nouvelles maternelles, que nous arrivions, nous avons décidé de foncer tout de suite. » – Caroline Rouleau, conseillère pédagogique.

Le projet en un clin d’oeil

La CoP mise en place se compose de six enseignantes de cinq écoles de la commission scolaire, de l’ergothérapeute, de l’orthophoniste, qui représente aussi l’équipe des professionnelles, des conseillères à l’éducation préscolaire de la maternelle 4 ans qui contribuent par leur expertise au volet parents, ainsi que des deux enseignantes de la maternelle 4 ans de la Commission scolaire des Navigateurs. De plus, selon leur disponibilité, les directions des écoles sont toujours invitées à participer aux activités de la CoP. Ce partage de visions et d’expertises permet à la discussion d’atteindre un autre niveau.

Les activités de la CoP sont réalisées sur cinq journées. Les conseillères pédagogiques soumettent dès le début de l’année scolaire un calendrier des rencontres ainsi que les sujets qui pourront faire avancer la réflexion et qui répondront aux besoins des participantes.

« Il faut rester branchées sur ce qu’on perçoit, sur le feeling des gens autour de la table, c’est important. […] développer des pratiques efficaces, qui vont atteindre la majeure partie de notre clientèle. » – Marie-Isabelle Caissie, conseillère pédagogique.

De leur côté, les professionnelles impliquées se joignent aux discussions de la CoP pour entendre leurs collègues et partager leurs connaissances selon leur champ d’expertise. Aussi, elles offrent des capsules sur différents champs d’intérêt selon les besoins observés des enfants dans les classes. L’idée est de développer des façons de faire qui soutiennent les enseignantes dans une approche qui est moins clinique et de bonifier l’efficacité des pratiques universelles et différentiées en classe.

Les défis et les bons coups

Le principal défi soulevé par les conseillères pédagogiques est de faire évoluer la CoP en demeurant attentives aux besoins de ses membres actuels et futurs. Pour elles, la CoP a entre autres permis d’assurer des interventions efficaces et concertées; les participantes utilisent un langage commun, les enseignantes sont amenées à résoudre ensemble des problèmes plus particuliers et à se soutenir.

« Comme toute CoP, au fil du temps, ça se transforme. Au départ, on est plus dans les apprentissages communs de base, et les apprentissages deviennent plus pointus. Dans le contexte de la maternelle 4 ans, comment est-ce que cela va se concrétiser? […] Peut-être un lieu où les participantes pourront s’outiller davantage et essayer de trouver ensemble des solutions aux difficultés des enfants qui présentent de plus grandes vulnérabilités. » –  Caroline Rouleau, conseillère pédagogique.

Pour Mmes Rouleau et Caissie, la plus grande réussite est de constater que toutes les participantes, autant les intervenantes que les chercheuses, retirent quelque chose de la démarche à chaque rencontre.

« La plus belle réussite est cette collaboration qui s’est installée, cette possibilité de profiter de l’intelligence collective […], de profiter de l’expertise de chacune, c’est très riche. Ça fait partie de nos valeurs et de notre vision. […] Maintenant, on est un réseau qui se mobilise autour de ses jeunes enfants. […] Les enseignantes sont allumées et très actives sur le terrain. On constate que la CoP les stimule et les soutient. C’est très positif. » – Marie-Isabelle Caissie, conseillère pédagogique.

 Elles sont également fières de pouvoir ouvrir leur milieu aux chercheurs et aux futurs enseignants.

« Nous, on se trouve vraiment privilégiées d’avoir ce partenariat, et elles aussi parce que ça leur donne une porte d’entrée sur le terrain.» – Marie-Isabelle Caissie, conseillère pédagogique.

L’utilisation des connaissances issues de la recherche

La démarche d’accompagnement entoure le développement de pratiques pédagogiques qui s’appuient sur les données probantes, sur des éléments validés par la recherche et qui peuvent être expérimentées auprès des enfants, sur le terrain.

Les conseillères pédagogiques proposent des sujets de réflexion et de discussion en fonction des besoins et des intérêts exprimés par les participantes sur le terrain. Elles planifient et organisent les rencontres. Les chercheuses, grâce à leur champ d’expertise et à leurs compétences, proposent des capsules sur différents sujets. Des documents de référence, des exemples concrets d’expérience et des outils pratiques font avancer la réflexion et bonifient les pratiques pédagogiques gagnantes.

« À chaque rencontre, on enrichie les capsules offertes par nos chercheuses et les différents sujets discutés par d’autres documents ou vidéos de référence. Nous faisons également un retour sur ce qu’elles avaient choisi d’expérimenter ou de bonifier. Pour nous, c’est très très important de s’assurer de ce qui a été réinvesti et de ce qu’elles ont retenu.» – Caroline Rouleau, conseillère pédagogique.

Les conseillères pédagogiques précisent que le partenariat avec les chercheuses leur permettent en plus de bénéficier d’un rayonnement grâce aux textes qu’elles rédigent sur leurs travaux, comme cet article paru dans la revue Préscolaire à l’automne 2018 sur le dossier « La maternelle 4 ans ».

Un regard sur la réflexion

Depuis deux ans, les nombreuses discussions ont conduit l’équipe à prendre des décisions éclairées et à agir. Selon les conseillères pédagogiques, l’accompagnement, le suivi, la variété des sujets traités, la fréquence des rencontres, l’engagement des participantes et des chercheuses, et le nombre de classes de maternelle 4 ans sont des facteurs qui ont contribué à l’efficacité de la CoP.

Dans le cadre de la CoP et pour allier théorie et pratique, les chercheuses proposent des documents de référence ou des guides écrits du Ministère et préparent le contenu théorique sous la forme de capsule d’environ 90 minutes. Selon les thèmes, d’autres experts peuvent y contribuer. Ensuite, les participants introduisent les différents concepts proposés dans leur pratique par exemple les paramètres d’un coin lecture de qualité ou développent ensemble des outils, comme l’outil de communication avec les parents qui a pour but de faire état du développement global de leur enfant.

La cohérence qui s’installe entre tous les services à l’éducation préscolaire ainsi que l’ouverture de tous les acteurs qui gravitent autour de ces services sont des conditions qui assurent la pérennité de la CoP.

« Si on veut intervenir plus tôt […], il faut s’outiller comme commission scolaire. Les gens avant nous avaient amorcé des travaux en ce sens. Les directions d’école ont eu confiance au fait que […] ces rencontres allaient avoir des retombées. On a la confiance de ses gens-là. » – Caroline Rouleau, conseillère pédagogique.


Personnes-ressources de la commission scolaire:

  • Caroline Rouleau, maintenant directrice des services éducatifs (caroline.rouleau@cscotesud.qc.ca)
  • Marie-Isabelle Caissie, conseillère pédagogique à l’éducation préscolaire 4 et 5 ans
    (marie-isabelle.caissie@cscotesud.qc.ca)

Personnes impliquées dans la démarche:

  • Enseignantes et enseignants
  • Conseillères à l’éducation préscolaire
  • Orthophoniste et ergothérapeute
  • Monica Boudreau, professeure et chercheuse – Université du Québec à Rimouski, Campus Lévis
  • Julie Mélançon, professeure et chercheuse -Université du Québec à Rimouski, Campus Lévis
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Caroline Rouleau / Marie-Isabelle Caissie
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