Une CAP au service du développement de la littératie chez les élèves du préscolaire

Les apprentissages effectués lors de la petite enfance sont d’une importance cruciale pour la suite du cheminement des élèves. C’est dans cette optique qu’a été implanté, à la Commission scolaire de Kamouraska-Rivière-du-Loup, un projet visant à procurer aux enseignants du préscolaire des outils supplémentaires pour développer les compétences en littératie de leurs élèves.

« Dans cette visée, la conseillère pédagogique au préscolaire a lancé cette année son projet de recherche-action à la [commission scolaire] en suggérant à un groupe d’enseignantes de réfléchir à leur approche pédagogique au préscolaire. » – Catherine Montminy, conseillère pédagogique.

Ainsi, la conseillère pédagogique a invité les enseignantes avec qui elle a collaboré à se questionner sur leurs pratiques pédagogiques et à s’en approprier de nouvelles par l’entremise d’un projet de partage réflexif.

Outre des enseignantes, une bibliothécaire scolaire, des orthopédagogues et des personnes-ressources (TES) ont pris part au projet.

Le projet en un clin d’œil

C’est dans le cadre d’une communauté d’apprentissage professionnelle (CAP) que le projet s’est déployé. Il visait à accompagner des enseignants dans l’appropriation d’une approche pédagogique s’inscrivant dans une perspective développementale.

La commission scolaire a pu bénéficier, dans la mise en œuvre du projet de CAP, de l’accompagnement de celle qui a conceptualisé l’approche pédagogique proposée aux enseignants, soit Hélène Makdissi, professeure titulaire à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval.

Les enseignantes et les orthopédagogues ont, quant à elles, été accompagnées par la conseillère pédagogique, également candidate au doctorat en psychopédagogie. Cette dernière leur a offert six séminaires de formation en cours de réalisation du projet. Ces séminaires leur ont notamment permis de se familiariser avec les assises théoriques de l’approche, de se questionner sur leurs pratiques éducatives et de partager leur expérience de praticiennes. Mme Montminy est également intervenue dans chacune des classes impliquées dans le projet pour soutenir les enseignantes dans le déploiement de l’approche.

Grâce aux formations et au soutien en classe, les enseignantes et les orthopédagogues ont pu comprendre l’orientation de l’approche pédagogique, se mettre en état de recherche en intervention pédagogique (action et réflexion pédagogiques en cours de réalisation du projet), adapter ce contenu aux particularités du milieu et intégrer graduellement dans leur enseignement de nouvelles pratiques pédagogiques.

Les défis et les bons coups

Le principal défi auquel ont fait face les intervenantes dans ce projet a été de se remettre en question et d’effectuer certains changements par rapport à leurs pratiques, ceux-ci générant toujours une part d’insécurité.  

Or, le jeu en valait la chandelle, puisque ces praticiennes ont accompli de grandes choses en osant innover quant à leurs façons de faire.

« Elles ont semé le goût d’explorer l’écrit chez l’enfant, la confiance d’essayer d’écrire « comme ils pensent », la fierté de partager « leurs écrits » à l’image de leur raisonnement, le bonheur d’entrer dans l’écrit dans un contexte signifiant et adapté à leur niveau de développement et, en somme, la motivation de continuer sur le chemin de l’école. » – Catherine Montminy, conseillère pédagogique.  

L’utilisation des connaissances issues de la recherche

L’apport de la recherche dans ce projet repose principalement sur l’implication de la professeure Hélène Makdissi, dont les travaux de recherche et l’expertise professionnelle ont grandement servi la mise en œuvre du projet, et sur l’implication de la conseillère pédagogique, dont le projet doctoral de recherche-action a permis d’actualiser le projet de partage réflexif.

Les connaissances issues de diverses recherches en éducation et en psychologie développementale ont été utilisées à tous les moments : dans la conceptualisation même du projet mais également tout au long de sa réalisation dans le milieu de pratique.

La conceptualisation du projet, avant même sa mise en route, s’est érigée sur la littérature scientifique qui a permis de mettre en relief certains enjeux et tension entourant la question de l’apprentissage de l’écrit mais également de préciser les fondements théoriques de l’approche pédagogique qui serait proposée aux enseignants.

En cours de réalisation du projet, la conseillère pédagogique comme les enseignantes ont eu à utiliser de nombreux textes scientifiques pour construire leurs interventions pédagogiques, échanger lors des séminaires, analyser les productions des enfants et pour ajuster les interventions en fonction de leur évolution. Ces textes sont devenus, en quelque sorte, la lunette d’analyse par laquelle l’équipe a d’une part analysé la progression des enfants et, d’autre part, construit les différentes activités pédagogiques déployées en classe.

Un regard sur la réflexion

Le projet en est un en recherche d’interventions ajustées au niveau et au besoin des enfants eu égard à l’émergence de la littératie. Les intervenantes, en collaboration avec la conseillère pédagogique, ont conceptualisé et piloté conjointement des macroplanifications de leur enseignement en s’inspirant de pratiques pédagogiques ancrées dans une approche développementale et faisant une large place à l’exploitation de la littérature d’enfance en contexte de lecture interactive. Ces macroplanifications les amenaient à envisager une sélection imposante de récits et de documentaires portant sur un même univers de connaissances, à préparer des lectures interactives, des espaces de jeux symboliques ouverts en lien avec cet univers, à construire des jeux de société sollicitant notamment l’écriture et la construction du petit nombre et à préparer également des périodes de dictée à l’adulte (c’est-à-dire donné un espace à l’enfant pour qu’il invente des récits qu’il dicte à l’adulte qui les met à l’écrit pour lui). Ces constructions ont été partagées, discutées, entre les enseignantes et pilotées en classe permettant d’une part une analyse réflexive de leurs propres interventions et, d’autre part, une analyse des productions de leurs élèves et de leur évolution. Cette analyse en cours de réalisation du projet a permis de mieux circonscrire les interventions pédagogiques à déployer en lien avec la progression des enfants. L’exploitation de la littérature d’enfance a permis d’ouvrir la pédagogie de la classe sur des univers de connaissance riches et d’unifier les activités de la classe en laissant une large place à l’activité spontanée des enfants et à leurs réflexions.

Remarque : Ce projet a été rendu possible par une subvention octroyée par la Fondation Lucie et André Chagnon ainsi que grâce aux fonds associés à la mesure 15015 du Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.

 


Personne-ressource de la commission scolaire:

  • Catherine Montminy, conseillère pédagogique au préscolaire (montminyc@cskamloup.qc.ca)

Personnes impliquées dans la démarche:

  • Marie-Josée Proulx St-Pierre, bibliothécaire
  • huit enseignantes
  • des orthopédagogues
  • des personnes-ressources, techniciens-nes en éducation spécialisée
  • Hélène Makdissi, professeure titulaire et chercheuse – Université Laval
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Source :

CS Kamouraska-Rivière-du-Loup

Commission scolaire de Kamouraska-Rivière-du-Loup

Personne-ressource :
Catherine Montminy
montminyc@cskamloup.qc.ca

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