Le co-enseignement: une démarche mise en place pour répondre aux besoins des élèves

C’est en observant les difficultés qu’affrontent les élèves, particulièrement en lecture et en mathématique, que l’équipe de direction de l’école Jean-du-Nord de la Commission scolaire du Fer, et deux chercheurs, Philippe Tremblay de l’Université Laval et Nancy Granger de l’Université de Sherbrooke, ont décidé d’offrir à l’équipe d’enseignants un dispositif d’accompagnement et de développement professionnel. Ainsi, ils leur ont proposé le modèle de coenseignement afin qu’ils puissent mieux répondre aux besoins des élèves éprouvant des difficultés.

« On cherchait des solutions pour mieux aider nos élèves à réussir. On cherchait comment aider nos enseignants à modifier leur pratique pour améliorer la réussite des élèves. Le projet de recherche sur le coenseignement répondait aux besoins d’accompagnement de l’équipe afin d’avoir des répercussions sur la réussite des élèves. » – Marie-Hélène Fournier, directrice de l’établissement.

Le projet en un clin d’oeil

Voilà un an et demi, que l’équipe de direction proposait aux enseignants de participer à un dîner rencontre qui visait à les informer sur les principes et les avantages du coenseignement. Sur 60 enseignants, près de 50 ont volontairement assisté à cette première séance donnée par les chercheurs.

« Depuis le début du projet, nous avons remarqué des changements. Le nombre d’enseignants impliqués a augmenté, et les équipes d’enseignants formés ont évolué. En effet, au départ, l’enseignant souhaitait être jumelé à un collègue avec qui il avait des affinités et qui connaissait sa matière. Maintenant, les dyades d’enseignants se forment plutôt en fonction des besoins des élèves et de leurs disponibilités à l’horaire. » –  Marie-Hélène Fournier, directrice de l’établissement.

Les rencontres d’équipe ainsi que les discussions et les échanges avec les chercheurs ont permis aux dyades d’enseignants qui se sont formées d’être accompagnées par ces experts pour le coenseignement dans leur classe. Actuellement, 12 enseignants bénéficient de la présence d’un coenseignant, alors que d’autres se sont engagés à prêter main-forte à un de leurs collègues.

« Ce n’était pas dans la culture des enseignants de notre école d’ouvrir la porte à leur collègue. Il y avait une bonne collégialité à l’extérieur des cours, mais pendant les cours, chacun faisait ses choses dans sa classe. » –  Marie-Hélène Fournier, directrice de l’établissement.

Les défis et les bons coups

Le coenseignement  permet à l’enseignant de travailler avec un collègue dans la classe. Ce dernier intervient directement auprès des élèves qui en ont besoin. Ce modèle exige toutefois des disponibilités qui s’avèrent parfois difficiles à conjuguer entre eux.

Pour faciliter l’intégration du coenseignant, il faudra examiner la façon de planifier les tâches et les grilles horaires des enseignants désireux de participer au projet et parvenir à répondre encore mieux aux besoins qui émergent en cours d’année.

 « Cette année, avec une intensification du coenseignement en mathématique de première secondaire, les taux de réussite des élèves dans cette matière à la première étape sont plus hauts que ceux des années précédentes à pareille date. » – Marie-Hélène Fournier, directrice de l’établissement.

Mme Fournier est particulièrement fière de constater une ouverture de plus en plus grande de l’équipe enseignante et une culture de collaboration accrue dans l’école. L’objectif au moment de la mise en place du projet semble se concrétiser: des élèves aux prises avec des difficultés réussissent grâce, entre autres, au travail du coenseignant qui mise sur l’utilisation de stratégies d’apprentissage de manière autonome par les jeunes.

L’utilisation des connaissances issues de la recherche

Les connaissances issues de la recherche sont au cœur de l’introduction du modèle. Au début de la démarche, les chercheurs ont partagé leurs connaissances entourant le coenseignement ainsi que ses modalités.

« Nous avons lu sur le sujet et nous avons bénéficié d’un contact direct avec les chercheurs à plusieurs reprises. Les lectures et les discussions ont permis entre autres de connaître les manières efficaces d’utiliser le coenseignement pour aider les élèves en lecture et en mathématique. » – Marie-Hélène Fournier, directrice de l’établissement.

Soutenus tout au long de la démarche par les chercheurs, les enseignants volontaires groupés en dyades, la directrice et deux directrices adjointes ont consulté les ouvrages et discuté du coenseignement; ils ont plus particulièrement réfléchi au rôle du coenseignant dans la classe. Les chercheurs ont alimenté la réflexion, validé les outils mis au point et soutenu les pratiques vers les fondements d’un coenseignement efficace. De manière plus concrète, la collaboration avec les chercheurs a permis aux enseignants engagés dans la démarche de revoir certaines pratiques de manière individuelle, d’approfondir leurs connaissances, de partager leurs ressources, d’utiliser de nouveaux outils, de développer leurs compétences professionnelles.

Un regard sur la réflexion

En mode de coenseignement, les enseignants de l’école Jean-du-Nord travaillent dans leur classe avec un deuxième enseignant à des moments fixés à l’horaire et selon les besoins ponctuels des élèves en cours d’année. Ce dernier n’est pas là pour véritablement enseigner, car il n’est pas nécessairement le spécialiste de la matière, mais il vient en soutien pour aider les élèves en les relançant afin qu’ils se mettent à la tâche, en leur proposant des stratégies efficaces, en leur posant des questions, en guidant ceux qui en ont besoin et en leur donnant des explications.

« Les différentes rencontres de groupe avec tous les enseignants impliqués ont permis de mieux définir le rôle du coenseignant. Nous avons convenu que le rôle de celui-ci est d’aider les élèves à se mettre à la tâche, par exemple en utilisant les stratégies de lecture ou le plan de questionnement qui vise à favoriser la réflexion de l’élève et à développer son autonomie. Il s’assure que l’élève a bien compris ce qui lui est demandé. » – Marie-Hélène Fournier, directrice de l’établissement.

En mathématique, le coenseignement est présent dans tous les groupes de première secondaire et dans certaines classes de deuxième et de troisième secondaire alors qu’en français, il est introduit dans certains groupes de la première à la troisième année du secondaire.

« Les élèves aiment beaucoup ça parce qu’ils ont une autre personne qui les aident. Quand ils sont mal pris ou qu’ils ont des questions, ils attendent moins longtemps. Il y a deux adultes qui circulent dans la classe. Ils ont plus d’aide, d’explications, de rétroactions. Ils sont très contents, ils le disent. » – Marie-Hélène Fournier, directrice de l’établissement.

Le projet de recherche tire à sa fin. Les rencontres, les discussions informelles et formelles et les suivis des chercheurs servent à en assurer le suivi et le développement. Pour Mme Fournier, cette nouvelle synergie favorisera sûrement la mise en place du coenseignement dans d’autres classes, probablement chez les enseignants qui n’ont pas encore envisagé une telle démarche.

« Nous croyons que, dans le futur, le coenseignement se poursuivra même si l’accompagnement des chercheurs se termine. Les enseignants ont constaté les bénéfices du coenseignement sur la réussite d’élèves et sur leur propre pratique. » – Marie-Hélène Fournier, directrice de l’établissement.


Personne-ressource de l’école:

  • Marie-Hélène Fournier, directrice de l’établissement (marie-helene.fournier@csdufer.qc.ca)

Personnes impliquées dans le projet:

  • Près de 15 enseignants et enseignantes volontaires
  • 2 directrices adjointes de la commission scolaire
  • Philippe Tremblay, professeur et chercheur – Université Laval
  • Nancy Granger, professeure adjointe et chercheuse – Université de Sherbrooke
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